thème : société
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vendredi 15 juin 2018 à 18h30

réunion d'organisation pour le lieu occupé - la Garenne

vu sur le site de nos ami-e-s a-louest.info

Des réunions d'organisation ont lieu tous les jours à 18h.

La Garenne Vivra

Le samedi 19 mai, une manifestation contre toutes les expulsions est partie vers 14h15 de l'église Saint-Sever pour arriver jusqu'à un lieu ouvert illégalement pour l'accueil des migrants.
Les voisins sont aux fenêtres. Les premiers ont fermé leurs volets, les plus curieux regardent toujours et se marrent un peu.

« Le bâtiment est vide depuis 5 ans, la mairie l'a elle-même réquisitionné l'hiver dernier pour des mineurs isolés, et aujourd'hui le bailleur social qui le possède le met en vente. » dit un occupant.
Las Ketchup passe en musique de fond, un drapeau en couverture de survie est agité à une fenêtre, c'est beau. Les flics barrent la rue en amont avec un seul fourgon. C'est tranquillissimo.

Samedi dernier à 14h, nous nous sommes retrouvé.e.s sur le parvis de l'église Saint Sever.

À l'appel de plusieurs associations et collectifs, nous avions fait le déplacement pour crier notre colère face à une situation intolérable mais pourtant omniprésente : le mal logement.

Une situation d'autant plus révoltante qu'en France, alors même que des milliers de personnes, parfois même des enfants, dorment dans la rue, des dizaines de bâtiments vides et souvent en excellent état pourraient les accueillir.

Dans une ambiance festive, nous nous sommes mis.e.s en route le long de la rue d'Elbeuf. En tête, nous portions des banderoles dont les slogans résumaient la visée globale de notre combat : Refugees welcome / Fac, zad, exilé.e.s, sans abri.e.s, non aux expulsions…

Mais au-delà des fumigènes, des confettis et des cotillons, le carnaval anti-expulsions devait être plus qu'une simple déambulation de protestation. Face à l'urgence, l'heure est à l'action, plus précisément à la réquisition.

Escorté.e.s par des flics qui ignoraient tout de notre véritable but et que nous avons réussi à feinter en les aiguillant sur une fausse route, notre arrivée se fit dans un magnifique sprint, comme si chacun.e voulait être la premier.e à découvrir enfin ce nouveau lieu.

Quatre étages, 50 appartements vides, l'ancienne maison de retraite La Garenne située au 19 rue du Hameau des Brouettes dans le quartier Saint Clément ne demandait qu'à accueillir les exilé.e.s, d'où qu'iels viennent.

Dans cet immeuble réquisitionné et désormais autogéré, migrant.e.s, sans domicile fixe ou précaires peuvent enfin jouir d'un logement décent.

Ce n'est un secret pour personne, cette liberté fondamentale et théoriquement garantie par la loi est perpétuellement foulée aux pieds par un gouvernement indifférent. Pourtant l'urgence est palpable et pendant que les législateur.e.s s'enfoncent dans des discussions stériles et que les gratte-papiers expédient froidement des dossiers, des vies et des destins sont en jeu.

Face à l'urgence humanitaire, il n'y a plus rien à attendre de l'Etat. Nous devons prendre nos responsabilités et apprendre à nous organiser par nous-même.

« La Garenne vivra »

Des réunions d'organisation ont lieu tous les jours à 18h.

Toute aide matérielle, ou physique est la bienvenue.

Le collectif La Garenne